Cet article, issu de mon travail de thèse [1] est disponible dans une version longue sur l’Observatoire Des Transidentités [2]. Si les parcours Trans [3] ne sont plus prononçables selon l’unique voix du « transsexualisme » [4], s’il existe des résistances et des adaptations, c’est que les personnes concernées quittent le statut de ’malade’ pour conquérir celui de ’patient’. Elles deviennent actives dans leurs orientations de santé et dans leurs choix corporels. Les parcours Trans dessinent alors de véritables réseaux, des marchés, qui sont aussi des ’marchés de réputations’, réalisés par les personnes concernées au travers de retours d’expériences, d’accumulations d’adresses et de témoignages qui valident et invalident des réputations de praticiens. Acteurs de leur cause, les Trans s’emparent de la question Trans. Ce faisant ils deviennent ce que Daniel Defert, fondateur de l’association Aides, nommait « un réformateur social » [5], c’est-à-dire qu’ils proposent une alternative, prononcée de leur point de vue, mais ayant des répercutions sur d’autres sphères que celle du ’transsexualisme’. Touchant à la question de la libre disposition de son corps, le fait accompli Trans, pose notamment problème à la psychanalyse, dont certains acteurs produisent des écrits en opposition frontale aux changements proposés par les Trans. La question Trans parvient alors à entrer en résistance avec la question Cis (le préfixe « Cis » signifiant du même côté de), sans pour autant réifier ces deux catégories, mais en permettant plutôt d’entrevoir un privilège cisgenre [6] et des épreuves Trans irréductibles à l’opposition Trans / Cis. En se soustrayant à la pathologie, les Trans se rendent visibles et recomposent la cartographie des identités de genre.
Le ’transsexualisme’, comme invention psychiatrique, a tenté d’offrir des réponses aux demandes Trans sous la forme d’un programme qui ne parvient plus aujourd’hui à saisir les nouvelles transidentités. Pour le dire autrement, le ’transsexualisme’ échappe à ses créateurs pour être redéfini, critiqué, contourné, par les acteurs eux-mêmes. Le transsexualisme ne pourvoit plus en significations fortes et uniques les subjectivités et les individualités Trans qui se singularisent tout au long des nouvelles ’carrières’ d’identifications de genre. Colette Chiland formulera aussi cette déprise, mais avec une certaine nostalgie :
« Depuis quelques années, s’est développé un mouvement “ transgenre ” ou “ trans’ qui se définit comme n’ayant plus rien à voir avec les transsexuels calmes, bien élevés et cachés, attendant poliment que les juges et les professionnels médicaux libéraux leur donnent le traitement bienfaisant dont ils avaient besoin pour poursuivre leur vie dans l’ombre de la société normale. » [7]
En effet, si les protocoles de changement de sexe français sont contournés, c’est qu’ils sont perçus par les personnes Trans comme des espaces maltraitants, théoriquement et cliniquement. Aussi, si le « transsexualisme » ne permet plus d’appréhender les subjectivités et les corps Trans, c’est parce que les ’technologies de genre’, telles qu’elles sont définies par Térésa de Lauretis [8], fournissent à la fois des éléments nouveaux d’identification de sexe et de genre, mais aussi des éléments de résistance qui extraient les transidentités des définitions psychiatriques. C’est donc d’un changement de paradigme qu’il s’agit. Les Trans ne sont plus simplement des malades, ni même des patients passifs, mais deviennent des consommateurs avertis des soins qui leur sont proposés [9], des « consom’acteurs » [10] en quelque sorte d’une nouvelle économie des changements sexués et genrés. On trouve une illustration des consom’acteurs dans l’article de Gérald Gaglio intitulé « Consommation d’informations sur Internet et modulation de la relation aux médecins » [11]. Dans cet article il évoque un « marché des renseignements » établit par les acteurs et les institutions de santé en faveur d’un « travail de trajectoire » individuel et concurrentiel. Ce basculement d’un patient agi à un patient sachant va de pair avec la déprise de la psychiatrie face aux nouvelles demandes de transitions ou de modifications, qui ne sont plus uniquement superposables aux processus de transsexualisation. Les individus ne se contentent plus des réponses qui leur sont faites. Ils sont critiques, réflexifs, sur la manière de conduire un suivi, un accompagnement. L’exigence éthique vient là aussi redimensionner le rapport patient-médecin qui caractérise les protocoles de changement de sexe sous la forme d’une asymétrie forte entre un patient dépendant des réponses et des temps médicaux et le praticien. L’irruption d’un savoir Trans alternatif, propre aux Trans et écrit par les Trans, se heurte inévitablement aux savoirs constitués et déstabilise les certitudes. A l’image d’une population Trans objet de prise en charge vient s’interposer l’image d’acteurs sujets de leur cause dans un glissement de la transidentité de la minorité à la minorité active. Cela n’est pas sans rappeler ce qu’écrivait Maud Yeuse Thomas dans un de ses articles au titre lui aussi évocateur : « De la question trans aux savoirs trans, un itinéraire » [12]. La définition de Serge Moscovici [13] renvoie directement aux questions posées par Tom Reucher. Il définit la minorité active comme un phénomène d’influences réciproques entre une minorité et une majorité, en considérant le minoritaire en fonction de l’impact qu’il peut avoir. Le minoritaire est en ce sens émetteur d’influences et créateur de normes. De ce point de vue, les populations Trans se déclinent aujourd’hui comme des « minorités actives ». On quitte alors les profils Trans protocolarisés pour entrer dans les scènes contre-hégémoniques où opèrent des patients sachants, porteurs d’alternatives de prise en charge, mais aussi, en ce qui nous concerne, porteurs d’une rupture culturelle quant au regard à porter sur l’ensemble des identités de genre. Ainsi, il devient légitime de se poser la question de savoir si l’on doit pathologiser les différences de genre ? [14] Plus qu’une minorité de santé, la transidentité tendrait aussi à être une « minorité culturelle » véhiculant des représentations venant déstabiliser les représentations hégémoniques dites majoritaires. Dans le cas de la transidentité on entend à la fois le passage d’une « maladie » à une identité, individuelle et collective, mais aussi la déprise même de l’idée de maladie dans ce qu’il convient alors d’appeler une identification sur le prisme des variances de genre. En questionnant la notion de cisidentité, les cultures transidentitaires mettent à mal, un peu à l’image de l’homosexualité, ce qui est censé représenter le neutre ou le normal. En effet, en tant que véhicules de propositions de changements, les personnes Trans impactent plusieurs aspects relatifs à la cisidentité, c’est-à-dire aux espaces non Trans. Car ce n’est pas seulement en interne des communautés Trans que les changements s’effectuent, mais, par cercles concentriques, à l’ensemble de la société qu’ils se propagent. C’est-à-dire que les critiques émises des groupes jusque-là sanctionnés par l’ensemble de ces dispositifs de genre et de sexe cis-identitaires, comme celles que les féministes adressent au patriarcat, n’ont pas mis à mal la hiérarchie et la différence entre les Trans et les Cis. L’accumulation tendancielle des droits des minorités, la diminution récente des sanctions face aux ’déviances’ de genre (et aux nouvelles performances de genre), ne doit pas faire oublier que les différences (en termes de genre, de sexe ou de sexualité) restent endiguées dans des hiérarchies puissantes. Cependant, il se loge toujours des resignifications dans le jeu des acteurs, resignifications qui redistribuent les termes.
On peut dire, à la suite d’Éric Macé [15], que la minorité Trans n’est pas uniquement une minorité active, mais une minorité culturelle et qu’en ce sens elle a su créer et prendre appui sur des « mouvements dans la culture » (les sphères artistiques comme militantes) pour devenir elle-même un mouvement culturel capable de tenir des contre-propositions non seulement pour les Trans eux-mêmes, mais aussi pour l’ensemble des identités de genre qui composent le panel des expressivités genrées. Il sera dès lors intéressant d’observer les répercutions au centre de ces mouvements ’excentriques’, c’est-à-dire les répercutions au sein du modèle cisgenre, lui aussi analysable comme un programme, c’est-à-dire non descriptible comme une identité fixe.
C’est Julia Serrano qui, en 2007, introduit le concept de cisgenre dans la littérature universitaire. Dans son livre Whipping girl, a transsexual woman on sexism and the scapegoating of feminity [16] elle revient sur « Le privilège de la naissance cissexuelle » [17]. Cette idée du « privilège cisgenre » (comme il existe un privilège du masculin par exemple [18]) est reprise dans le documentaire L’ordre des mots [19]. Dans ce reportage, Carine Boeuf, militante au GAT (Groupe Activiste Trans [20]), dit : « Jamais personne n’est tenu de justifier qu’il est un homme, qu’elle est une femme. Et nous on serait non seulement tenu de justifier pourquoi on fait cette demande- la, mais en plus on serait obligé de le démontrer en passant… C’est indémontrable ! ». On retrouve déjà ces termes (de « privilège » et de « cisidentité) dans l’article de Green publié en 2006, « Debating Trans Inclusion in the Feminist Movement : A Trans-Positive Analysis » [21]. Green revient sur le texte de Janice Raymond [22] (qu’il qualifie de « transphobic-feminist ») : « Les femmes cisgenrées (cisgendered) ont le privilège distinct de faire partie de la classe ’femme légitime’. » [23] Mais, à l’image de l’hétérosexualité qui ne s’est réellement nommée qu’après l’invention de l’homosexualité, la cisidentité n’a été discutée qu’après la construction, du côté du pathologique, de la transsexualité. Pour que Cis puisse signifier non-Trans, encore faut-il définir le Trans. Selon Julia Serano, si la « genration » [24] est rendue visible, c’est qu’il existe des personnes, Trans ou non Trans, qui ne se reconnaissent pas dans le genre assigné, dans le genre « perçu » (« perceived gender »). Dans l’exemple Trans, ce qui devient caractéristique, c’est justement le « postulat cisgenre » (« Cissexual assumption » [25]), toujours selon l’expression de Julia Serano, postulat de départ arguant de neutralité qui « éloigne les Trans de leurs expériences » [26] et qui reste invisible aux yeux des cisgenres. Selon Serano, ce « privilège cissexuel » les autorise à genrer autrui selon leurs propres catégories. Ce « gender entitlement » des cissexuels n’est viable que parce qu’il est pensé comme « infaillible » [27] par la « naissance cisgenre ». Julia Serano écrit :
« Les cissexuels voudront croire que leur genre est plus authentique que le mien. Mais cette croyance est malhonnête et ignorante. La vérité c’est que les femmes cissexuelles se sentent autorisées à s’auto-nommer “femme” puisque (1) elles reconnaissent cette catégorie, (2) elles vivent leurs vies en tant que “femme” et (3) les autres individus s’adressent à elles en tant que “ femme”. Tous ces marqueurs s’appliquent à ma féminité transexuelle ». « Dans les interactions sociales, la seule différence entre mon genre transsexuel et leurs genres cissexuels c’est que ma féminité est souvent caractérisée comme secondaire, illégitime, ou comme une imitation de leur féminité. Et la plus grande différence entre mon histoire en tant que “femme” et la leur c’est que j’ai eu à me battre pour le droit d’être reconnue comme « femme » alors qu’elles avaient le privilège de simplement pouvoir le prendre pour acquis. » [28]
Une autre appellation est parfois mobilisée pour signer une différence entre les Trans et les Cis : les « bios » et les « technos ». Bio indiquerait qu’une identité plus qu’une autre est proche du “biologique”, de l’authentique. En réalité cette appellation est fortement critiquée par certains mouvements Trans qui voient en elle une remise en cause de l’authenticité des genres Trans qui deviendraient alors non-naturels ou artificiels. La multiplication des « industries pharmaco-pornographiques », pour le dire comme Béatrice Préciado, les godes ou la pilule par exemple, rendent en effet caduque une telle séparation. Un des premiers constats que nous pourrions donc faire à la suite de ces observations, c’est que les rapports entre la transidentité et la cisidentité ne sont pas inexistants. Ils se formulent sous la forme de rapports de pouvoir indiquant à la fois des contraintes et des résistances, notamment discursives. Mais la question reste de savoir si l’impact des actions Trans dans les espaces et les représentations Cis est aussi important que l’ont été les répercutions des mouvements homosexuels dans les représentations et les politiques hétérocentrées. Nous faisons le constat que l’apparition de ce renversement épistémologique est certes un atout analytique majeur pour le militant comme pour le chercheur, que cette innovation est une brillante victoire discursive des populations discréditées sur les normes qui les discréditent, mais que les hiérarchies Trans / Cis n’en sont pas pour autant ébranlées. Pour le dire autrement, la remise en cause de l’universalité de la cisidentité n’a, d’une part, pas touché tout le monde, et d’autre part cette remise en cause reste fortement située dans un régime asymétrique disqualifiant la parole des Trans comme des identités pathologiques.
D’un point de vue méthodologique, nous ferons l’hypothèse qu’il est encore trop tôt pour observer, à partir des mouvements transgenres, des répercutions sur les identités cisgenres. Les dispositifs de genre et de sexualité sont des ingénieries sociales reliant le centre et la périphérie. La démarche est beckerienne : en observant les outsiders, on observe les insiders ; en observant la « déviance », on observe la norme. Si cela s’est avéré vrai pour les questions liées au féminisme comme aux luttes homosexuelles, pourquoi ne pourrions-nous pas observer cela autour de l’opposition, tantôt enracinée, tantôt contournée, entre identités cisgenres et transidentités ? Et s’il est possible d’établir une histoire de « L’invention de la culture hétérosexuelle » [29], il sera possible de proposer une histoire des cisidentités. Il est intéressant de noter qu’à nommer et à classer « qui sont les autres ? » [30], on se nomme soi-même. Ainsi, c’est en définissant l’homosexualité que la définition actuelle de l’hétérosexualité s’est constituée. Ces « frères siamois » de la sexualité [31], dont un seul reste du côté « du normal et du normatif » [32], se sont engendrés dans un mouvement intéressant puisque, selon Jean Claude Féray [33], ce n’est qu’en 1869 que Karl-Maria Kertbeny délimita pour la première fois une différence entre l’homosexualité et ce qu’il nommait encore la « normalsexualité », et qui deviendra, selon le long processus décrit par Katz, le concept d’hétérosexualité [34]. Mais les individus ne se qualifient pas spontanément de cisgenre. Ce n’est donc pas un terme qui fait sens dans les expériences non-Trans. La cisidentité est conçue comme une neutralité et à ce titre là elle n’est pas questionnée. Louis George Tin avait souligné ce même constat lors de ses recherches sur l’hétérosexualité. Il évoque alors cette « évidence invisible » [35] renvoyant explicitement aux expressions de Jonathan Katz [36] à ce sujet lorsqu’il parlait de l’hétérosexualité comme un « fantôme souverain » sous la forme d’une « présence absente » [37]
Ainsi, les outsiders Trans rejoignent les insiders cisgenres du moment où la différence qui les hiérarchise se soustrait à l’imposition du diagnostic. Avec le ’transsexualisme’, les transidentités avaient été vidées d’histoire et de subjectivité pour être aussitôt remplies d’évidences (cliniques ou naturelles) imposant une cisgenration des transsexuels. Les transsexuels pouvaient alors être des hommes et des femmes à la condition de l’être comme tout le monde, c’est-à-dire des hommes et des femmes, sinon hétérosexuels, tout du moins ayant bénéficié d’une réassignation de sexe ou affirmant vouloir entrer définitivement dans la case du genre revendiqué, ne plus en sortir et en apprendre les codes. Mais chez les ’transsexuels’ comme chez ceux qui ne passent pas par un processus de transsexualisation pour être Trans, le diagnostic de dysphorie de genre [38] ne permet pas à lui seul de vivre sa différence. Les multiples identifications de genre permises à l’individu ou conquises par lui se désunissent alors du diagnostic. Ce dernier n’est plus, si tant est qu’il l’ait été un jour, l’unique sésame à l’affirmation de soi. Au contraire, il est le plus souvent vécu comme une obligation, sur laquelle vient se greffer une pratique clinique jugée maltraitante. À l’image des cisgenres, les Trans ne s’octroient pas la possibilité de vivre leur identité de genre à la seule condition d’un diagnostic. Le fait d’être différent, de l’avoir été comme de le rester, fait l’économie d’un regard clinique. La différence de genre n’est plus pathologisable. Ainsi, la banalisation des transidentités ne passe plus simplement par leur assimilation à la cisidentité, c’est-à-dire à l’uniformisation des identités de genre. L’existence même du féminisme et du mouvement queer vient souligner l’importance d’une logique de reconnaissance qui ne soit pas uniquement une demande de normalisation. Plus précisément, il s’agit de la démonstration d’un fait accompli transidentitaire, désaxant les identités et les corps visibles, vivables, du privilège cisgenre. Les transidentités posent alors la question de savoir s’il est possible de penser l’intégration sans la normalisation. Les expériences transidentitaires et les expressivités Trans se multiplient sans s’uniformiser, venant ouvrir de nouveaux fronts de contestation à l’hégémonie cisidentitaire. Le moment de la reproduction des normes étant toujours celui de l’interrogation, il est possible de situer une action en dépit de l’assujettissement. La ’transsexualité’, celle qui respectait le cahier des charges de la normalisation cisgenre, se morcelle ainsi en une diversité de subjectivités Trans dépathologisées et dont l’expression ne peut se résumer à une cisgenration.
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[1] A. Alessandrin « Du ‘transsexualisme’ aux devenirs Trans », thèse de sociologie, soutenue publiquement le 19 Juin 2012 à l’université Bordeaux Segalen, sous la direction d’Eric Macé.
[2] A. Alessandrin « Du ‘transsexualisme’ aux devenirs Trans », Observatoire Des Transidentités, juin 2012. En ligne : http://observatoire-des-transidentites.over-blog.com/
[3] De manière à ne pas employer les catégories divisantes de « transsexuels » et de « transgenre » qui, en qualifiant les uns sert immédiatement à disqualifier les autres, je propose, à l’instar de Tom Reucher - dans son texte « Quand les trans deviennent experts », Multitudes n°20 par exemple - d’employer un vocable plus englobant. En guise de « terme parapluie », le mot de « Trans » permet de saisir l’ensemble des corps et de identités qui dérégulent l’équation sexe-genre-sexualité sans circonscrire notre observation aux seules définitions médicales et en prenant en compte les « auto-appellations » des individus concernés, soit les multiples façons pour l’être de s’énoncer dans un espace de contraintes et d’injonctions. On emploiera le terme de transidentité au même titre que le terme de Trans.
[4] A. Alessandrin, « Droit, psychiatrie et corps Trans : le triple débordement », Aux frontières du genre, Paris, L’Harmattan, 2012, pp. 141-157.
[5] D. Defert, « Un malade du sida peut-il être un réformateur social ? », Esprit, n°305, juillet 1994, pp. 100-111
[6] Dans ce texte, les termes Cisgenre et Cissexuels sont employés indistinctement.
[7] C. Chiland, « D’un sexe à l’autre » Pour la science, n°350, décembre 2006.
[8] T. Lauretis de, Théorie queer et cultures populaire, La Dispute, 2007.
[9] G. Gaglio, « Consommation d’informations sur internet et modulation de la relation aux médecins. Le cas d’aidantes de malades atteints d’une pathologie lourde », Sociologies pratiques, n°20, Presses de la Fondation des Sciences Politiques, 2010, pp. 63-74.
[10] La revue Multitudes du printemps 2011 (numéro 44) propose le terme d’« hybrid’action » pour suggérer notamment les passages des réels aux virtuels. Nous pourrions reprendre ce terme à notre compte en ce qui concerne les régimes d’actions entre le patient et l’acteur de santé.
[11] G. Gaglio, « Consommation d’informations sur internet et modulation de la relation aux médecins. Le cas d’aidantes de malades atteints d’une pathologie lourde », op. cit.
[12] M.Y. Thomas, « De la question trans aux savoirs trans : un itinéraire », Le sujet dans la cité, 1, 2010.
[13] S. Moscovici, Psychologie des minorités actives, Paris, PUF, 1979.
[14] K. Espineira, M.Y Thomas et A. Alessandrin, « Soustraire les différences du diagnostic », revue Ganymède, Mars 2012, [en ligne]. http://www.revue-ganymede.fr/transidentites-2/.
[15] E. Macé, « Paradigme du pouvoir vs paradigme de la domination » dans Brugère Fabienne et Le Blanc Guillaume (dir.), Les usages de Michel Foucault, Paris, PUF, 2012.
[16] J. Serano, Whipping girl a transsexual woman on sexism and the scapegoating of feminity, Berkeley, Seal edition, 2007.
[17] Traduction à partir de : Whipping girl, a transsexual woman on sexism and the scapegoating of feminity, op. cit. p. 168.
[18] Lire à ce propos l’interview de Valérie Mitteaux, « Mon sexe n’est pas mon genre » sur son reportage du même titre dans : http://observatoire-des-transidentites.over-blog.com/. Elle écrit : « J’espère que le film fait percevoir l’injustice que constituent les privilèges du masculin. Il faut que les garçons refusent ces privilèges. »
[19] L’ordre des mots, film réalisé par Cynthia et Melissa Arra (2007).
[20] http://transencolere.free.fr/
[21] E. Green, « Debating Trans Inclusion in the Feminist Movement », Journal of Lesbian Studies. 10, pp. 231–248, 2006.
[22] J. Raymond, The transsexual empire : the making of she-male, Londres, College Press, 1994.
[23] Traduction à partir de : E. Green, “Debating Trans Inclusion in the Feminist Movement : A Trans-Positive Analysis”, Challenging lesbian norms (dir. Angela Pattatucci), Harrington Park Press, 2006, pp. 231-248.
[24] J. Serano, op.cit., p. 162.
[25] J. Katz, Id., p. 164.
[26] Id., p. 165.
[27] Id., p. 166.
[28] Id., pp. 169-170.
[29] L.G Tin, L’invention de la culture hétérosexuelle, Paris, Autrement, 2008. Lire aussi : Jonathan Katz, L’invention de l’hétérosexualité, Paris, Epel, 2001.
[30] C. Delphy, Classer, dominer, qui sont les « autres » ?, Paris, La fabrique, 2008.
[31] Id., p. 69.
[32] Id., p. 84.
[33] J.C Feray, « Une histoire critique du mot hétérosexualité », Revue Arcadi, Janvier 1981.
[34] A. Giami, « Cent ans d’hétérosexualité », Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 128, 1999, pp. 38-45.
[35] L.G Tin, op. cit., p. 192.
[36] J. Katz, op. cit., p. 69.
[37] D. Lett, « Louis-Georges Tin, L’invention de la culture hétérosexuelle », Clio n° 31, 1/2010, pp. 287-290.
[38] La « dysphorie de genre » est le terme médical, actuellement employé par le DSM (Diagnostic and Statistical Manual) pour désigner les transidentités.
Alessandrin Arnaud, « La question Cisgenre », dans revue ¿ Interrogations ?, N°15. Identité fictive et fictionnalisation de l’identité (I), décembre 2012 [en ligne], http://revue-interrogations.org/La-question-Cisgenre (Consulté le 21 décembre 2024).