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Bihr Alain

Le concept de capital chez Marx

 




De nombreuses erreurs, illusions, confusions et approximations continuent à entacher l’usage de la notion de capital, comme de celles dérivées de capitaliste(s) ou de capitalisme, non seulement au sein du discours ordinaire mais encore dans de nombreux discours savants, ceux d’économistes, de sociologues, d’historiens, etc. Pour les lever, tournons-nous vers l’auteur du Capital. Les limites de cet article nous obligeront cependant à nous en tenir aux développements les plus élémentaires mais aussi les plus fondamentaux de son analyse.

 Le capital comme valeur en procès

La première forme sous laquelle le capital peut nous apparaître est celle qu’il revêt au sein de la circulation marchande et monétaire, celle du mouvement argent – marchandise – argent (A – M – A). Pour en saisir toutes les spécificités, il convient de le rapprocher de son opposé, beaucoup plus courant et familier : marchandise – argent – marchandise (M – A – M). De l’un à l’autre de ces deux mouvements, qui ne font pourtant qu’inverser l’ordre des termes, quatre différences importantes apparaissent.

Dans le mouvement M – A – M, c’est la marchandise qui constitue simultanément le point de départ et le point d’arrivée et l’argent n’est qu’un simple intermédiaire entre les marchandises. Dans le mouvement A – M – A, c’est exactement l’inverse : c’est l’argent qui sert de point de départ et de point d’arrivée et c’est la marchandise qui n’est qu’un intermédiaire.

Dans le mouvement, M – A – M, l’argent est dépensé, définitivement perdu : celui qui le lance dans la circulation n’en retire pas de l’argent mais une marchandise. Dans le mouvement A – M – A, l’argent n’est qu’avancé dans la circulation pour être récupéré en fin de mouvement par celui qui l’y a lancé ; l’argent s’y conserve donc.

Le but du mouvement M – A – M est l’appropriation d’une valeur d’usage (un bien ou un service présentant une utilité quelconque) et, en définitive, sa consommation. Celui qui initie le mouvement vend une marchandise, qui ne constitue pas une valeur d’usage pour lui, pour acheter une autre marchandise qui constitue pour lui une valeur d’usage et qu’il retient à ce titre. Au contraire, dans le mouvement A – M – A, le but poursuivi n’est pas l’appropriation d’une valeur d’usage mais celle de la valeur sous la forme d’argent.

Le mouvement M – A –M n’a de sens que si la marchandise qui lui sert de point d’arrivée diffère qualitativement, par sa valeur d’usage, de celle qui lui sert de point de départ : je ne vends pas du pain pour acheter du pain. Il n’en va pas de même du mouvement A – M – A : ici le point d’arrivée et le point de départ ne diffèrent en rien qualitativement, puisqu’il s’agit dans l’un et l’autre cas de la valeur sous sa forme d’argent. Le mouvement A – M – A n’a donc de sens que si le point d’arrivée diffère quantitativement du point de départ, autrement dit que si celui qui a initié ce mouvement et l’a conduit à sa fin en retire plus d’argent qu’il n’y a initialement avancé.

« La forme complète de ce mouvement est donc A – M – A’, avec A’ = A + ΔA, c’est-à-dire égale à la somme primitivement avancée plus un excédent. Cet excédent, je l’appelle plus-value (en anglais surplus value). Non seulement donc la valeur avancée se conserve dans la circulation, mais elle y change encore sa grandeur, y ajoute un plus, se fait valoir davantage, et c’est ce moment qui la transforme en capital. »  [1]

Enfin, le mouvement M – A – M trouve sa finalité en dehors de lui-même dans la consommation. Il y trouve donc aussi sa limite : une fois obtenue la marchandise finale, l’échangiste est parvenu à son but et le mouvement est achevé. Au contraire, le résultat du mouvement A – M – A ou, plutôt, A – M – A’, avec A’ &gt ; A, lui fournit un nouveau point de départ possible. Ce mouvement peut ainsi indéfiniment se reprendre dans la mesure même où le terme final se présente sous la même forme que le terme initial, celui d’une certaine somme d’argent, apte à recommencer à parcourir la série des métamorphoses précédentes.

On parvient ainsi à une première définition du capital comme « valeur en procès » : le capital est la valeur qui non seulement se conserve mais encore s’accroît comme valeur, en passant de la forme argent à la forme marchandise et réciproquement, en un procès indéfiniment recommencé. Elle pose cependant au moins deux questions. D’une part, elle met en jeu un concept, celui de valeur, qui demande à être explicité. D’autre part, elle ne nous dit rien sur les conditions de possibilité de la « valeur en procès » : à quelles conditions, la valeur peut-elle se conserver et s’accroître en un incessant procès échangeant marchandise et argent ?

 Substance et grandeur de la valeur

L’analyse de la valeur précède logiquement celle du capital, qui n’en est qu’une forme possible. C’est même par elle que Marx débute Le Capital, en partant à cette fin de sa forme la plus simple, la marchandise, pour montrer comment elle se développe nécessairement de cette forme simple en sa forme monétaire (l’argent).

Le simple échange entre deux marchandises tel qu’il a lieu dans le troc, sous la forme suivante : x marchandise A = y marchandise B, par exemple 20 mètres de toile égalent (valent) un habit, met en évidence que, par delà leurs valeurs d’usage (leur utilité, leurs fonctions) différentes, les marchandises possèdent quelque chose de commun que manifeste leur valeur et qui les rend interchangeables et commensurables. Et ce quelque chose de commun n’est autre, selon Marx, que leur caractère de produits du travail humain en général, de résultats d’une dépense de force humaine de travail, abstraction faite des formes particulières sous lesquelles cette dépense a eu lieu à chaque fois. La substance de la valeur n’est donc autre que le travail humain en général, ce travail abstrait que l’on obtient lorsqu’on dépouille tout travail concret spécifique de ses formes particulières. Quant à la grandeur de valeur des marchandises, qui règle les proportions dans lesquelles elles s’échangent, elle se mesure par les quantités de ce travail abstrait qui se trouvent matérialisées en elles, qu’il a fallu dépenser pour les produire. Dire qu’une marchandise A vaut x fois plus qu’une marchandise B, c’est dire que la première a nécessité x fois plus de travail abstrait que la seconde.

Cette notion de travail abstrait fait partie des difficultés mais aussi de l’originalité profonde de l’analyse marxienne de la valeur. Pour Marx, le travail abstrait n’est pas seulement une abstraction théorique : c’est en même temps une réalité sociale. Dans Le Capital, Marx montre que le capitalisme réalise cette abstraction qu’est le travail abstrait. Et cela au moins sous deux formes différentes. D’une part, sous la forme du travail social moyen ou du travail social normal. Sous l’effet de la concurrence entre les différents capitalistes opérant au sein d’une même branche de production, il s’impose à eux, sous peine d’être éliminés, de respecter une moyenne ou même une norme en termes de qualité, de régularité, d’intensité et en définitive de productivité du travail, en somme une même moyenne ou norme dans l’usage qu’ils font des forces productives (des outils, des machines, des équipements productifs, mais aussi des formes d’organisation du travail, des qualifications des forces de travail, etc.) existant dans les conditions sociales et historiques où ils opèrent. Le travail abstrait, c’est donc en ce sens un travail exécuté avec un « degré moyen d’habileté et d’intensité » dans « des conditions qui, par rapport au milieu social donné, sont normales » [2].

D’autre part, le travail abstrait se réalise sous la forme du travail simple, entendu comme la dépense d’une force humaine de travail sans qualité particulière, ne requérant aucune qualification ni aucune formation spécialisées, correspondant aux facultés et capacités communément et ordinairement répandues parmi les membres d’une société donnée :

« C’est une dépense d’une force simple que tout homme ordinaire, sans développement spécial, possède dans l’organisme de son corps. Le travail simple moyen change, il est vrai, de caractère dans différents pays et dans différentes époques ; mais il est toujours déterminé dans une société donnée. » [3]

Et Marx montre que c’est le propre du capitalisme que de tendre à réduire le plus grand nombre possible de travaux humains à du travail simple en ce sens.

 La contradiction de la valeur en procès et sa solution

La catégorie de valeur ayant été élucidée, on peut revenir à la définition précédente du capital comme valeur en procès pour en déterminer les conditions de possibilité. Comment peut-on passer du mouvement M – A – M au mouvement A – M – A’ ?

A première vue, ce dernier se présente comme une contradiction dans les termes. En effet, toute l’analyse antérieure a été menée sous le double présupposé que les échanges marchands se font équivalent contre équivalent et que la circulation marchande ne crée ni ne détruit en tant que telle aucune valeur. Sous de pareilles contraintes logiques, il est certes possible d’expliquer comment la valeur peut se conserver dans la circulation mais il est impossible d’expliquer comment elle peut s’y accroître ; car il est alors impossible d’acheter une marchandise à sa valeur pour la revendre au dessus de sa valeur (respectivement d’acheter une marchandise en dessous de sa valeur pour la vendre à sa valeur). Et supposer que cela puisse malgré tout être le cas, outre l’incohérence ainsi introduite dans le raisonnement, ne servirait à rien : dès lors que tout le monde se livrerait à cette pratique, ce qu’on y gagnerait en tant que vendeur (respectivement comme acheteur), on le reperdrait en tant qu’acheteur (respectivement comme vendeur). En bref, selon la formule générale précédente, la métamorphose de l’argent en capital doit s’opérer dans la circulation marchande ; et, simultanément, celle-ci l’interdit par principe.

La solution de cette contradiction ne peut venir que de l’existence d’une marchandise dont la valeur d’usage soit capable non seulement de conserver mais d’accroître la valeur (sous forme de l’argent) contre laquelle elle s’échange. Dans la mesure où le travail (abstrait) est la seule source de toute valeur, c’est donc contre du travail que l’argent doit s’échanger pour pouvoir se métamorphoser en capital. Mais non pas contre du travail passé, matérialisé dans des produits finis, ni même contre du travail présent, livré sous forme d’un service en train d’être rendu ; car, dans ces deux cas, on se retrouve une fois de plus à n’échanger qu’équivalent contre équivalent. La seule forme adéquate sous laquelle le travail doit être approprié par l’argent pour pouvoir se transformer en capital est celle du travail virtuel, du travail simplement potentiel, d’une simple puissance ou force de travail, en entendant par là « l’ensemble des facultés physiques et intellectuelles qui existent dans le corps d’un homme, dans sa personnalité vivante, et qu’il doit mettre en mouvement pour produire des choses utiles » [4] (I, 170). La transformation de l’argent en capital présuppose donc en définitive celle de la puissance ou force de travail en marchandise.

 La transformation de la force de travail en marchandise

Une pareille transformation présuppose elle-même un ensemble de conditions socio-historiques bien particulières, dont la principale est que le sujet de la force de travail soit un « travailleur libre, et libre à un double point de vue » [5].

D’une part, comme tout échangiste, il doit être propriétaire à titre privé (personnel) de la marchandise qu’il met en vente. Il doit pouvoir disposer de sa puissance de travail (comme de sa personne plus généralement) ainsi qu’il l’entend. Ce qui présuppose qu’il soit libéré des rapports de dépendance à l’égard de tiers, dans lesquels sont pris les esclaves ou les serfs. Telle est la face positive de sa ’liberté’.

D’autre part, pour être contraint de vendre sa puissance ou force de travail, il faut qu’il n’ait plus rien d’autre à vendre : ni le produit de son travail ni son travail lui-même. Autrement dit, il faut qu’il ne puisse pas, directement et par lui-même, objectiver sa force de travail dans un bien ou un service, faute de disposer (comme un travailleur indépendant) des moyens de production (terre, matières premières, outils, machines, locaux, etc.) nécessaires à cette fin. En somme, le « travailleur libre » est aussi ’libre’ de toute propriété autre que celle de sa force de travail : c’est un travailleur exproprié, qui ne dispose ni en droit ni en fait des moyens de production ni par conséquent non plus des moyens de consommation (subsistances) nécessaires à son existence. Telle est la face négative de sa singulière ’liberté’ qui le contraint à se mettre à la disposition d’autrui.

Une autre condition de la transformation de la force de travail en marchandise est que celle-ci soit pourvue d’une valeur. Comme pour toute autre marchandise, cette valeur sera déterminée par la quantité de travail social moyen nécessaire à sa production. Laquelle ne se réduit cependant pas à l’entretien au quotidien du travailleur actuel (la satisfaction de ses besoins divers) mais implique encore nécessairement sa formation (générale et professionnelle) en amont et son remplacement intergénérationnel (l’entretien de sa descendance) en aval de son existence présente. Et le tout selon certaines normes de consommation et de mode de vie, variables dans l’espace (social) et le temps (historique) : « La force de travail renferme donc, au point de vue de la valeur, un élément moral et historique ; ce qui le distingue des autres marchandises. »  [6]

 La formation de plus-value

Si la transformation de la force de travail en marchandise permet son appropriation par le capitaliste potentiel, elle ne suffit cependant pas encore à transformer l’argent de ce dernier en capital. Il lui faut encore consommer sa valeur d’usage, autrement dit la faire produire, lui faire rendre une certaine quantité de travail au cours d’un procès de production, seule opération apte à conserver et accroître son argent en le transformant du coup en capital. Mais cela n’est possible à son tour qu’à trois conditions.

En premier lieu, il faut que le capitaliste réunisse entre ses mains toutes les conditions du procès de production : des forces de travail certes mais aussi des moyens de production, conditions nécessaires à la consommation productive des forces de travail. Face au travailleur, propriétaire privé de sa seule force de travail, le capitaliste qui lui achète sa force de travail doit donc se présenter comme un propriétaire privé de moyens de production.

En deuxième lieu, il faut que le capitaliste combine l’ensemble de ces éléments de sorte que leur mise en œuvre productive serve, d’une part, à produire une valeur d’usage sociale, d’autre part, à former de la valeur. Autrement dit, il faut que le travail dépensé soit un travail socialement nécessaire au double sens d’un travail socialement utile (il doit répondre à un besoin social) et d’une dépense de forces productives conformes aux normes sociales (moyennes) de production (en termes de qualité du produit comme en terme d’intensité et de productivité du travail), en somme un travail social moyen.

En troisième lieu – et c’est le point décisif – il faut que la mise en œuvre productive de la force de travail forme plus de valeur que sa valeur propre. Tel est le secret de la révolution de la valeur qui se produit dans le cours du procès de production et qui aboutit à la formation de la plus-value.

En effet, initialement, le capitaliste avance son capital sous forme d’une certaine somme d’argent A qui lui permet d’acquérir d’une part des moyens de production (matières et moyens de travail) Mp, d’autre part des forces de travail T. Comme on suppose qu’à chaque fois le capitaliste les achète à leur valeur propre, on a donc : A = Mp + T.

Du point de vue de la valeur, leur combinaison productive conduit à un double résultat. D’une part, en convertissant les moyens de production en un nouveau produit, le travail productif transmet au second la valeur des premiers. Dans la valeur du produit du travail, on retrouve la valeur Mp des moyens de production qui ont été consommés pour le produire. Donc le travail productif transmet aux produits nouveaux une valeur ancienne. D’autre part et simultanément, par le fait même qu’il constitue une nouvelle dépense de travail, ce même travail productif forme une valeur nouvelle qui s’ajoute à la valeur ancienne des moyens de production consommés et métamorphosés en produit nouveaux. Notons W cette valeur nouvelle formée par la dépense de travail effectuée au cours du procès de production. La valeur du nouveau produit M’ est donc la somme de ces deux valeurs, l’une ancienne et l’autre nouvelle : M’ = Mp + W.

Initialement, le capitaliste avait en sa possession une valeur sous forme d’argent A = Mp + T. A présent, il a en sa possession une valeur sous forme d’un nouveau produit- marchandise M’ = Mp + W. Après l’avoir vendu à sa valeur, il sera en possession de cette dernière sous forme d’une certaine somme d’argent A’ = Mp + W. Pour qu’il y ait formation de plus-value, donc pour que A’ &gt ; A, il faut et il suffit que W &gt ; T. En d’autres termes, il faut et il suffit que l’usage productif de la force de travail forme une valeur supérieure à sa valeur propre, la différence entre les deux constituant très exactement la plus-value.

Du même coup, l’énigmatique formule générale du capital, A – M – A’, se trouve définitivement élucidée. Si A’ peut être supérieur à A, si A’ = A + ΔA, alors même que les échanges entre marchandise et argent se font pourtant équivalent contre équivalent, c’est que, entre l’achat (A – M) et la vente (M – A’), la marchandise M a été convertie en une marchandise nouvelle M’ au cours d’un procès de production dont résulte plus de valeur que celle qui y a été engagée, tout simplement parce que la mise en œuvre productive de la force de travail procure plus de valeur au capitaliste que l’achat de cette même force de travail ne lui coûte.

Et cela est possible pour deux raisons. D’une part, la force de travail humaine est capable de fournir, sur une durée déterminée (une journée, une semaine, un mois, une année, etc.) plus de travail socialement nécessaire que ce que nécessite sa propre (re)production pendant cette même durée. En termes marxiens, on dira que la force de travail est en mesure de fournir un surtravail au-delà du seul travail nécessaire, de la seule quantité de travail qui assure la reproduction de la force de travail dans des conditions socialement données. Si tel n’était pas le cas, aucun progrès des forces productives ni aucune accumulation sociale n’aurait jamais été possible. D’autre part, parce qu’il dispose de la force de travail (il l’a achetée et il est juridiquement seul maître et possesseur de son usage), le capitaliste est aussi en mesure de bénéficier de cette capacité de la force de travail humaine de fournir un surtravail. Et il va s’y employer en usant à cette fin de toutes les méthodes nécessaires et possibles.

En conclusion, derrière l’apparence de valeur en procès qu’il revêt au sein du procès de circulation, le capital se présente donc comme ce singulier rapport de production dont les trois dimensions constitutives sont l’expropriation des producteurs de leurs moyens de production, la transformation de leurs forces de travail en marchandise et l’extorsion d’un surtravail donnant naissance à une plus-value.

Notes

[1] K. Marx, Le Capital, Paris, Éditions Sociales, 1948-1960, tome I, page 155.

[2] Id., page 55.

[3] Id., page 59.

[4] Id., page 170.

[5] Id., page 172.

[6] Id., page 174

Pour citer l'article


Bihr Alain, « Le concept de capital chez Marx », dans revue ¿ Interrogations ?, N°9. L’engagement, décembre 2009 [en ligne], https://revue-interrogations.org/Le-concept-de-capital-chez-Marx (Consulté le 7 octobre 2024).



ISSN électronique : 1778-3747

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