L’auto-ethnographie est une méthode de recherche qui vise à décrire et à analyser (graphie) l’expérience personnelle (auto) du chercheur dans le but de comprendre une expérience culturelle (ethno) (Ellis, 2004). La démarche de production de connaissances fondée sur la mise en récit de l’expérience intime du chercheur est encore marginale dans la recherche francophone, particulièrement en sciences de gestion. Outre-Atlantique, un journal récent est consacré à la discipline - Journal of Auto ethnography, California University Press, première parution en 2020. La méthode a conquis différents champs des sciences sociales dont récemment celui des études organisationnelles, pour étudier par exemple la paranoïa d’une organisation et l’influence du chercheur sur ce phénomène (Frandsen, 2015), l’apprentissage au travail dans une éthique du care (Snoerenet al., 2016) ou encore l’identité des enseignants-chercheurs (Learmonth, Humphreys, 2012). Comme pour d’autres approches narratives [1], la connaissance produite s’élabore par la reconnaissance de la subjectivité, des émotions et de l’influence du chercheur sur sa recherche. Sont particulièrement pris en compte les effets de contretransfert dans les interprétations produites. La narration révèle aussi l’intimité de l’expérience du management et des organisations, dans le temps long. Le chercheur y décrit sa vulnérabilité, les changements d’identité ou de sens qu’il vit. L’écriture est alors réflexive, elle offre un accès inédit à l’étude de la résonance des agencements, des dispositifs et autres outils de gestion avec la subjectivité du chercheur. De cette aventure, le chercheur sort transformé ; la méthode est performative. De nouvelles identités sont produites, de nouvelles positions sont occupées par le sujet, tandis que des actions sont éclairées. Dès lors, l’auto-ethnographie semble toute équipée pour servir au mieux la compréhension et l’étude du comportement individuel et collectif, en ne limitant pas la connaissance à ce qui peut s’observer ou se dire. La méthode bouleverse les limites des sciences sociales, notamment la finalité de la connaissance produite, et l’idéal de neutralité axiologique dans la recherche. Cet article propose de présenter les enjeux de subjectivité de la démarche, et d’identifier les principes sur lesquels repose l’écriture du récit auto-ethnographique pour servir au mieux l’étude de nos comportements et de nos organisations.
Un auto-ethnographe commence par identifier des moments clés de son expérience d’un phénomène (discrimination, harcèlement, émancipation etc.), d’une condition (chercheur, étudiant, consommateur etc.) ou d’une trajectoire de vie (boulimique, endeuillé, réfugié etc.). Ces épiphanies constitueront la structure du récit qu’il rédigera. Pour produire une narration dense et descriptive de son expérience située dans un contexte culturel ou organisationnel spécifique, il collecte un ensemble de données. Celles-ci sont nombreuses et doivent être triées, puis organisées en fonction de la structure émergente du récit.
L’auteur s’appuie en premier lieu sur des informations du passé, comme des photos,des vidéos, des documents administratifs, tout ce qui laisse une trace de l’activité ou d’une condition (par exemple un contrat de travail, des comptes rendus de réunions, une charte éthique, une fiche de poste etc.). Durant cette étape, le chercheur peut se servir d’un cahier où retranscrire a posteriori toute l’intimité de ce qu’il a vécu. Cet usage lui permet,par une prise de recul, d’interpréter réflexivement son ressenti lors des scènes qui s’organiseront progressivement. Il peut ainsi formuler dans l’après-coup une première interprétation analytique de ses choix antérieurs tout comme de ses troubles affectifs situés. C’est l’écart entre la narration descriptive des épiphanies et l’écriture réflexive qui servira la formulation d’hypothèses et l’énonciation définitive d’une question de recherche. Enfin, le chercheur peut avoir recours à des entretiens avec d’autres acteurs du milieu étudié lors de ce processus, pour les incorporer au récit, ou les présenter sous forme de vignette.Cette dernière étape, non essentielle pour les puristes, peut pourtant permettre de compléter la collecte de données pour mieux décrire l’environnement étudié, son organisation, les outils de gestion et plus largement tous les aspects organisationnels qui seront analysés dans leur résonance avec la subjectivité du chercheur.
La collecte extensive et riche de données garantie la représentativité du cas mis en récit. La méthode assure l’accès à des expériences variées sur le temps long, de leur genèse à leur transformation (comme par exemple d’un recrutement à une intégration ou une promotion etc.). Celles-ci sont sélectionnées, puis classées, participant de l’élaboration d’un cas exemplaire de la recherche conduite.
La plupart des textes auto-ethnographiques sont écrits dans l’après coup de l’expérience. C’est la densité des données, leur extensivité et leur sélection qui aident à limiter les biais de la mémoire et de l’interprétation. L’auto-ethnographe cherche alors à ce que son texte semble vrai,ce qu’Ellis et ses collaborateurs désignent par la « vérisimilitude », c’est-à-dire qu’à sa lecture, le récit doit produire le sentiment d’être réaliste, crédible et possible, en permettant au lecteur d’entrer dans le monde subjectif du narrateur (Ellis et al., 2011). Le chercheur procède par boucles abductives, pour construire son récit et son analyse, décrivant ses expériences dans toute leur complexité. Ce traitement des données est guidé par un cadre d’analyse, garantissant l’émergence de thèmes analytiques. L’analyse peut ainsi être incorporée au récit, ou bien être délivrée après la narration “brute” des expériences rapportées.
Si l’auto-ethnographe doit trouver son propre style, il existe plusieurs recommandations à l’écriture. En premier lieu, celle de décrire finement les situations du récit, pour que le lecteur puisse presque vivre la scène. En second lieu, l’auto-ethnographe devrait respecter des conventions de narration, telles que le développement des personnages, des scènes et intrigues, en faisant varier les points de vue. D’une manière générale, l’écriture peut être évocatrice (Ellis, 1995) ou analytique (Anderson, 2006), selon qu’elle porte sur un récit subjectif intime ou inclue davantage la voix des autres. Ellis, Adams et Bochner (2011) proposent huit types de récit auto-ethnographique. « L’ethnographie indigène » se concentre sur l’étude du pouvoir et de sa perturbation, par exemple dans le cas de la colonisation ou de la subordination économique. « L’ethnographie narrative » expose les rencontres entre le chercheur et les membres d’un groupe étudié et étend la description de ces “autres” pour servir une analyse souvent multi-référencée. « L’entretien dyadique/réflexif » se concentre sur la dynamique affective d’un entretien et les significations produites. « L’ethnographie réflexive » documente comment le chercheur a été transformé suite à son travail de terrain. « Le récit en couche » rapporte les doutes et les interrogations du processus émergeant de la recherche, en exposant sa nature procédurale. « L’entretien interactif » présente ce qui peut être appris de l’interaction au cours d’un échange, dans une démarche collaborative. Dans les « récits coconstruits », l’étude porte avant tout sur la manière dont les acteurs d’une enquête gèrent les ambiguïtés et incertitudes, et les significations nouvelles qui en émergent. Enfin, les « récits personnels » sont des histoires d’auteurs qui exposent leur vie ou un de ses aspects.
D’autres catégorisations existent selon l’un des cinq principaux niveaux de l’analyse que la narration expose : étude des autres, dynamiques subjectives du chercheur en interaction avec le social, contexte de la recherche, relations de pouvoir. Chang (2008) propose des formes types d’écriture qui peuvent se croiser. « L’écrit descriptif-réaliste » doit être aussi détaillé et précis que possible et rendre compte des lieux, événements, situations, expériences et personnes, sans jugement ni évaluation. Dans un « écrit confessionnel-émotif », le chercheur peut délivrer ses émotions les plus diverses, ses doutes et interrogations. En produisant un « écrit analytique-interprétatif », le chercheur doit avant tout identifier des ponts entre les éléments essentiels du récit et son expérience. Enfin, « l’écrit imaginatif-créatif » peut prendre la forme d’une pièce de théâtre, d’un poème etc. où le chercheur essaye d’être le plus créatif possible.
Un auto-ethnographe écrit une histoire et utilise donc la narration au service de la production de connaissance. Cet usage s’est démocratisé à contre-pied de l’idée positiviste d’un chercheur indépendant, situé en dehors de la réalité sociale dans laquelle il est encastré, et qui dominait les sciences sociales au début du 20èmesiècle. D’abord en anthropologie, puis en sociologie,avant de conquérir les disciplines comme la psychologie, la psychiatrie, les études organisationnelles, l’éducation. Certains auteurs référeront à un « tournant narratif » dans les sciences sociales (Czarniawska, 2004).
Le champ des méthodes narratives est difficilement délimitable, tant les approches théorique, méthodologique et conceptuelle sont variées. On peut par exemple parler de théories narratives, où l’analyse se concentre sur comment les histoires sont construites (ex : récit phénoménologique, autoscopie), ou bien d’approches narratives, où l’analyse porte davantage sur ce que les individus de l’enquête ont à dire (ex : ethnographie, autobiographie, récit de vie). Le premier objectif du chercheur est toujours de restituer l’expérience vécue–la sienne, celle d’un individu ou d’un groupe. Et selon l’ancrage épistémologique, l’analyse interprétative peut servir ensuite à comprendre comment les individus et groupes font sens des événements et de leurs actions, à contribuer à l’empowerment (pouvoir d’agir) en diffusant la voix de groupes marginalisés, à sensibiliser et conscientiser, ou encore à étudier l’évolution de l’identité.
Certaines de ces méthodes d’enquête narratives sont proches de l’auto-ethnographie, et il peut être malaisé de les différencier, notamment sur leurs fondements ontologique et épistémique, et encore davantage de les utiliser.Dans une « démarche ethnographique », le chercheur étudie, analyse et rend compte de l’organisation des mœurs et coutumes d’une population donnée : au cœur de la sorcellerie paysanne du bocage mayennais (Favret-Saada, 1977), d’une communauté internet (Kozinets, 2009), ou encore dans une organisation (Maanen, 1979). Il existe une pluralité d’approches ethnographiques. Plus qu’une simple description des faits, c’est une « observation directe de la vie réelle » (Malinowski, 1963 : 74). Le chercheur se sert essentiellement de données de terrain, pour limiter la subjectivité de son discours, mais il ne peut pas occulter le fait d’en être soi-même partie prenante. L’accès au terrain et ses difficultés constituent ainsi un terreau d’analyse des attitudes en situation (Darmon, 2005). Les conditions de production de l’enquête sont aussi importantes que le matériau collecté par des observations, entretiens, photographies… ce qui impose au chercheur un travail réflexif. La fiabilité repose notamment sur une densité descriptive, la plus précise possible,de la structure du phénomène étudié. L’auto-ethnographie est considérée par certains chercheurs comme une déclinaison de cette démarche, mais elle s’en différencie principalement par l’objet épistémique du travail de recherche et par la volonté de produire une connaissance fondée essentiellement sur la subjectivité du chercheur.
L’autobiographie inspire bien évidemment l’auto-ethnographe, en tant que la méthode est un « récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité » (Lejeune, 1998). L’auteur y noue un pacte avec le lecteur, explicite ou non, dans toute sa sincérité, quitte à se ridiculiser ou montrer ses défauts, comme dans une démarche auto-ethnographique. Cependant, la finalité poursuivie n’est pas la même, puisqu’un auto-ethnographe s’appuie sur ce récit rétrospectif individuel pour éclairer le vécu d’un phénomène social ou organisationnel.
Cet éclairage ne concerne d’ailleurs pas seulement le sens qui émerge de l’expérience d’un ou des sujets, comme dans le cas d’un récit phénoménologique. Si celui-ci tente de rendre compte de « la ligne le long de laquelle se construit le sens vécu et s’articule le cas » (Paillé, Mucchielli, 2003 : 75), c’est le sens qu’un “autre” donne à son expérience qui y est analysé et qui sert de fondement épistémique, par exemple sur l’expérience de la relation de soin, l’accompagnement de la fin de vie, l’apprentissage en organisation… L’analyse d’une auto-ethnographie peut se focaliser par exemple, et outre le sens de l’expérience rapportée, sur l’évolution de sa perception, de son identité. C’est principalement le type d’analyse produite par une autoscopie, une démarche narrative permettant une réflexion de l’image du ou des sujets et sa mise en examen (Bouvier, 1995). Le chercheur reconstitue un récit à partir d’éléments (autobiographies, essais, correspondances, poèmes, journaux intimes…) qui révèlent des pratiques et valeurs masquées par son échange avec les sujets de l’étude. Son analyse porte sur les influences sociales et/ou organisationnelles pesant sur la perception des enquêtés de leur image.Enfin, l’auto-ethnographie partage également des similitudes avec la démarche du récit de vie (ou histoire de vie), une méthode popularisée en anthropologie puis en sociologie par l’école de Chicago et peu utilisée en sciences de gestion. L’étude pionnière sur la migration d’un paysan polonais aux États-Unis (Thomas, Znaniecki, 1998[1919]) instigua la tradition de l’école de Chicago dans les années qui suivirent, marquée par la production d’histoires de vie variées comme celles du ghetto (Wirth, 2006[1928]), d’un agresseur (Shaw, 1966[1930]) ou encore de voleurs (Sutherland, 1947). La narration décrit les conditions d’existence d’un individu, et l’analyse se concentre sur le sens que le sujet donne à ses expériences pour en saisir les motivations à l’action. D’abord introduits en France par l’anthropologie et la psychologie sociale, c’est vers les années 1970 que Daniel Bertaux les rendra populaires par ses travaux en sociologie (ex : sur la génération 1968, la transmission). La méthode est aussi utilisée pour intervenir en organisation (Gaulejac, Legrand, 2015). Toutes ces démarches d’enquête narratives partagent des similitudes et des différences avec l’auto-ethnographie : qu’est-ce-qui singularise donc la méthode par rapport à d’autres approches narratives ?
La spécificité d’un récit auto-ethnographique est de mettre en lumière les éléments subjectifs et de transformation de soi du chercheur. Les inflexions, ruptures, évolutions et changements, sont analysés au prisme du cadre conceptuel. Cette exposition est le cœur « ontologique et épistémologique de la recherche » (Spry, 2001 : 711). Le singulier inscrit dans le structurel s’éclaire, dans le temps long. Sont rapportés les doutes, la vulnérabilité, les émotions et sensations du chercheur pour que ces données servent à révéler les situations de pouvoir, préjugés et “pris-pour-acquis [2]” des situations à l’étude. Tout comme dans le cadre d’autres approches narratives, ici, le chercheur s’engage dans un travail de réflexivité pour conduire une auto-analyse critique. Il recherche les limites du dicible et de l’intime. Le chercheur s’interroge tant sur son choix de l’objet de recherche(pourquoi étudie-je ce phénomène, cette condition, cette trajectoire de vie ?) que sur les réactions et choix de ses actions dans les situations narrées(qu’ai-je ressenti ? comment comprendre les raisons de mon comportement ?). La réflexivité est garante de la fiabilité et de la validité de la recherche, pour que la connaissance produite à partir du singulier éclaire au mieux la question de recherche. Elle est un garde-fou. L’auto-ethnographe la déplie au cours du processus d’écriture et la rend visible au lecteur.
Le travail de réflexivité est une auto-évaluation critique continue de sa propre position (Berger, 2013). Elle agit comme un miroir de son expérience. La pensée critique qu’elle induit est stimulée par un engagement cognitif et émotionnel, le soi devient une image mise à distance. Le chercheur se désidentifie de cette image, généralement douloureuse, pour reconstruire une nouvelle position par la narration. Un processus de déconstruction des identifications et de reconstruction est permis par l’écriture. Celle-ci révèle progressivement les modifications radicales du système de croyance du chercheur (Creswell, 2012). Les émotions négatives sont travaillées, repensées pour qu’un sens nouveau émerge. C’est le cas par exemple des textes auto-ethnographiques sur la perte d’une jambe d’une athlète de haut niveau (Zavattaro, 2014), sur la résilience après un trauma (Priddis, 2015), ou encore sur les difficultés d’être une femme dans le monde académique (Ortega, 2020).
La production de connaissance est plurielle : ethnologique (comme dans l’exemple qui précède autour de la compréhension de la construction identitaire au sein du groupe des enseignants-chercheurs), elle peut être aussi organisationnelle et managériale (par exemple pour l’intégration dans l’organisation d’un nouveau recruté ne parlant pas la langue ou encore l’épanouissement au travail sur un marché hyper-compétitif) mais aussi personnelle, par une reformulation du sens latent du discours. Le travail d’élaboration de nouvelles représentations se déploie dans le processus méthodologique dans une visée émancipatrice pour soi et les autres (Glady, 2017). Les souvenirs narrés deviennent la réalité subjective du chercheur. L’écriture est alors performative, offrant au sujet la possibilité d’occuper de nouvelles positions, grâce à un travail de perlaboration. Dans ce processus, certains moments sont gênants, les émotions surgissent et seule la rigueur de la démarche garantit au sujet de ne pas se perdre dans la contemplation de soi. Parce qu’en effet, le chercheur risque de tomber ici dans un solipsisme ou une responsabilité narcissique.
Il y a de fait, une interrogation éthique chez les auto-ethnographes, liée aux effets de changements que provoque la méthode, pour soi, les autres et les organisations décrites. Un auto-ethnographe cherche des réactions chez les lecteurs, pour leur permettre d’interroger leurs propres expériences. La validité scientifique de la méthode se construit dans une perspective culturelle, entre un récit fiable et la perception du lecteur qui en retire quelque chose par rapport à son expérience, couvrant ainsi un potentiel de généralisation à même d’éclairer des actions futures.
L’auto-ethnographie permet de composer et de recomposer de nouvelles relations de soi aux autres et de soi à soi. Interpréter l’expérience nécessite de reprendre les significations communes que le chercheur comme le lecteur peuvent se réapproprier pour donner un sens à ce qu’ils vivent. Des espaces nouveaux sont ouverts et des capacités d’action sont libérées. L’espace de l’écriture permet de symboliser l’expérience, de la faire sienne, pour ensuite s’en détacher. En comprenant la démarche auto-ethnographique comme un processus qui transforme le chercheur, cette méthode révèle les capacités d’action nécessaires pour ne pas être totalement soumis aux structures. Moins qu’une catharsis, le récit s’adresse au lecteur en lui donnant à voir une histoire de transformation subjective qui ouvre sur des continents inaccessibles autrement. Les difficultés de la vie quotidienne sont éclairées par le récit d’une expérience en jeu dans des dispositifs et agencements, pour qu’un projet soit actionnable. En ce sens, la recherche de l’objectivité pour comprendre, analyser et étudier réflexivement le social et nos organisations, ne passe pas par une dé-subjectivation de la recherche mais par une prise en charge de la subjectivité pleinement intégrée dans la démarche et constamment travaillée in situ et ex-post. La connaissance produite sur un phénomène organisationnel, social ou institutionnel, se conjugue avec un travail de la subjectivité du chercheur.
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[1] Voir figure 1 en annexe situant l’auto-ethnographie par rapport à d’autres approches similaires.
[2] C’est-à-dire les significations et compréhensions partagées que nous n’interrogeons plus. Par exemple le signifiant de “performance” au travail, qui peut être utilisé en réunion, de manière informelle, dans les outils de gestion, sans que son sens soit interrogé.
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