Dans le premier tiers du XXe siècle, Boas ou Malinowski ont posé les principes qui ont assuré la spécificité de l’anthropologie et guidé les recherches futures de cette discipline. L’enquête auprès de quelques locuteurs qu’ils préconisaient suppose une échelle restreinte et leur longue fréquentation (et la maîtrise de leur langue). Depuis, seule l’« irruption du magnétophone » (Goody) autour de 1960 a permis d’utiliser non seulement ce qui se disait, mais aussi les façons de le dire (ton, rythme, lapsus, fautes de langue…). Pour réfléchir sur les enquêtes anthropologiques d’aujourd’hui [1], je vais m’appuyer sur un certain nombre d’entre elles dont les résultats ont été publiés, sur mes propres expériences et sur un entretien avec Gérard Althabe [2] [Traimond, 2012 : 80]. Commençons par un bref extrait de ce dernier document :
« Par exemple, lorsque j’arrive dans le premier village sur lequel j’avais enquêté à Madagascar, bon, je me trouve, je suis avec un assistant malgache et on se retrouve dans ce village. Et en fait les gens reconstituent autour de nous la situation coloniale. C’est à dire on m’offre des poulets, on me traite comme un blanc, comme un administrateur. Donc l’assistant n’est pas un traducteur, c’est un type, disons, c’est un intellectuel, et lui, il est traité comme un boy, le boy du blanc. Il en avait marre, etc., bon. Je me souviens très bien qu’il y avait un espèce (sic) de fou dans le village qui nous suivait sans arrêt en chantant La Marseillaise nous étions en 1962, 1963, dans un lieu qui avait été le lieu d’une insurrection monstrueuse presque dix ans avant, ça devenait insupportable. »
Dans cet entretien, Gérard Althabe veut montrer les conditions dans lesquelles il enquêtait à Madagascar au début des années 60 du siècle dernier, afin de préciser les modalités d’élaboration de la démarche mise en œuvre dans ses travaux. Pour cela, il présente le contexte dans lequel s’est déroulée sa première enquête malgache et en particulier, l’attitude de ses locuteurs qui « reconstituent autour de nous la situation coloniale. »
Ce saisissant exemple d’intrusion du contexte dans le texte va nous permettre de préciser quelques configurations d’interactions entre le chercheur et ses locuteurs, matrice de toutes les informations utilisées dans le compte-rendu des enquêtes. Je voudrais surtout montrer la nécessité de permettre au lecteur de reconstituer, même approximativement, la situation rencontrée par l’enquêteur.
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Pour répondre à ces difficultés, Althabe insiste sur les conduites que suscite l’anthropologue par sa seule présence. Son statut professionnel et personnel engendre certains comportements et par là, certains propos et un type de réponses aux questions (Briggs, 1986). Les informations obtenues résultent donc, pour une large part, du contexte de leur expression, y compris les réponses aux questions d’Althabe. Ce dernier veut me montrer les difficultés qu’il a dû surmonter pour arriver à comprendre sa situation et y adapter sa démarche telle qu’il la présentera dans le fameux article de Terrain de mars 1990 : « Ethnologie du contemporain et enquête de terrain ». Pour cela, il évoque la chronologie de ses recherches et son intérêt pour la « parole du peuple », expression utilisée dans la question [3], c’est-à-dire la présentation de ses enquêtes successives, ce que chacune lui a apporté dans la perspective recherchée.
Le bref passage cité montre une interaction entre les personnes sur qui Althabe enquête et les enquêteurs. Il arrive – blanc et « riche » - ce qui pose ses locuteurs comme colonisés, l’un d’eux allant jusqu’à chanter la Marseillaise. Alors qu’il voulait rencontrer le village comme s’il n’était pas là, celui-ci se présente en réponse à sa présence selon, qui plus est, une image qu’il rejetait, celle du colon [4].
De ce contexte rendu particulièrement dur par la colonisation naissent les informations recueillies par Althabe (et son assistant). « Il ne semble pas possible actuellement de donner une définition simple précise et technique du contexte » écrivent pourtant Goodwin et Duranti dans l’ouvrage collectif qu’ils ont consacré à ce sujet (1992 : 2). Ils commencent par écarter la conception « vulgaire » du mot, c’est-à-dire non réflexive, qui consiste à ajouter aux informations présentées dans les documents collectés ou élaborés, un ensemble de données hétéroclites sans préciser le lien entre les premières et les secondes. Le contexte devient un espèce de décor censé présenter le cadre dans lequel apparaissent les informations examinées ou utilisées. La sociolinguistique interactionnelle dénonce cette conception qui méprise le point de vue des locuteurs, s’autorise à imposer des catégories de l’extérieur et procède par des affirmations sans preuve. Il devient alors toujours possible d’ajouter à l’infini des détails supplémentaires pour proposer un arrière plan qui lui aussi n’a pas davantage de limites.
Pourtant, les conversations s’organisent dans le cadre constitué par une série de signaux émis et reçus par les locuteurs. Ainsi, pour rendre compte de ces échanges, Gumperz propose « trois niveaux ou canaux de communication, les signaux non verbaux (…), les signaux paralinguistiques (…), le contenu sémantique des messages » (Gumperz, 1989 : 41). Toute enquête montre le déploiement de processus tels des négociations dans l’établissement de relations inter-personnelles, la mise en œuvre de stéréotypes mais aussi la mise en œuvre de stratégies rhétoriques, les formes de ces protocoles étant différentes selon les sociétés.
L’ensemble de ces éléments qui constituent le contexte sont tous en lien immédiat avec les échanges verbaux (conversation ou entretien d’enquête) et surtout apparaissent, même de façon atténuée, dans le détail des paroles et dans la façon de les prononcer ou de les écrire. Ce n’est plus un décor mais l’ensemble des formes qu’exigent les conditions d’expression dont une large partie apparaît dans le langage de manière plus ou moins évidente. Dès lors, il devient possible et nécessaire de montrer les relations entre le texte et le contexte, en quoi les uns participent aux modalités d’émergence des autres. Le contexte est ainsi déplacé vers le centre des analyses, il sort de la périphérie pour devenir un des éléments essentiels de la situation étudiée, des conditions qui l’ont créée et des effets qu’elle suscite. « Ce qui désigne une interprétation pertinente d’une interprétation erronée, ce n’est pas un critère d’authenticité ou de conformité, mais plutôt ce qui se passe dans l’échange interactif lui-même : dans quelle mesure des inférences spécifiques à un contexte donné sont partagées, confirmées, modifiées ou rejetées au cours d’une rencontre » nous fait conclure Gumpertz (1989 : 76).
Ces banales constatations montrent que l’implication naît donc de la simple enquête même s’il est toujours possible d’en refuser les conséquences. L’exemple de deux livres importants le montre avec évidence.
Il y a plus de trente ans paraissaient chez Gallimard presque en même temps, 1976 et 1979, deux livres d’une extrême qualité, écrits par des femmes, celui de Jeanne Favret-Saada, Les mots, la mort, les sorts et celui d’Yvonne Verdier, Façons de dire, façons de faire. Plus de trente ans après le premier reste d’une actualité brûlante (pour utiliser un cliché) alors que l’autre est sinon oublié, du moins négligé. Ne cherchons pas la cause de cette dissociation du côté de la qualité des textes, tous deux remarquables, ni vers le décès accidentel d’Yvonne Verdier en août 1989 car de son côté, Jeanne Favret-Saada n’a pas poursuivi ses enquêtes dans la veine de son livre initial. Il faut aller ailleurs et je propose de nous diriger du côté de l’enquête.
Yvonne Verdier décrit des personnages féminins, des espèces d’archétypes qui montrent les configurations dans lesquelles les femmes peuvent s’incarner. Pour cela, elle fusionne des entretiens, des sources folkloriques et des archives recueillies dans un village autour de trois prototypes dans lesquels s’expriment des femmes réelles mais aussi celles qui les ont précédées. Des séries de personnes se fondent génération après génération dans un moule permanent afin que les diverses sources établissent « les caractères originaux de la position des femmes dans la société paysanne française traditionnelle » (Verdier, 1979 : 14). L’enquêtrice enregistre les données que la réalité lui propose éventuellement guidée par les habitants : « Allez la voir » lui conseillent-ils (p. 85), et les classe selon les prototypes préconstruits. Nous avons affaire à une enquête passive dans laquelle la chercheuse ne fait que constater ce qu’elle voit et ce qu’on lui dit. Toute différente est l’attitude de Favret-Saada. Bien que se voulant initialement aussi discrète que possible - en acceptant sans protester les propos grivois des commerçants par exemple comme le montrent ses carnets d’enquête [5] – elle se trouve désignée comme actrice des relations entre ses locuteurs lorsque certains veulent la rémunérer pour son intervention pourtant involontaire et inconsciente. Prenant acte de sa place dans la vie de ses locuteurs, Favret-Saada fait de sa recherche un instrument de connaissance des relations entre eux et avec eux [6].
Son livre décrit successivement deux types d’enquêtes, active ou passive, selon les places qu’occupe le chercheur. De ce changement de statut, Michel Feynie (2010) a fait le moteur de sa recherche car à chaque position qu’il a occupée par rapport et à ses enquêtes mais aussi à sa direction, il a recueilli des informations différentes sur l’entreprise qu’il étudiait. Des ouvrages récents explorent les possibilités ainsi ouvertes. Myriam Congoste (2012) qui enquête sur un voleur professionnel, passe son temps à bouleverser les situations. Comme elle ne fait presque jamais ce que ses locuteurs attendent d’elle, les perturbations qu’elle suscite révèlent leurs conduites. Elle est relativement peu impliquée étant donné les activités illégales des personnes étudiées mais pratique des enquêtes actives. Son action ne se cantonne pas à sa seule présence, elle bouleverse les situations rencontrées.
Toute différente est le type d’enquête pratiqué par Colette Milhé (2011). Elle rend compte selon une chronologie apparente de ses succès de ses échecs, des changements de point de vue et de sa sympathie pour les militants occitans aux objectifs et conduites si différents des siens. Pourtant, alors qu’elle admire leur dévouement, la force de leurs convictions, qu’elle adhère à une large partie de leurs objectifs, son travail de recherche l’empêche sinon d’adhérer à leurs choix, du moins à les partager entièrement. C. Milhé est impliquée mais passive.
Ces aspects de l’enquête, des dualismes nécessairement grossiers, ne font que poser la nécessité d’une réflexion sur ses formes trop souvent occultées par la formule « observation participante » comme si, tels des fourmis, les êtres humains pouvaient ne pas réagir à la présence de l’enquêteur. L’objet et les conditions de la recherche, mais aussi l’attitude de celui qui la mène et les réactions des locuteurs influencent les résultats et à ce titre deviennent essentiels dans l’élaboration et la lecture du compte rendu. L’occultation trop habituelle de ces éléments prive le lecteur des conditions par lesquelles il accède aux informations présentées. Nous nous trouvons aujourd’hui, toute proportion gardée, dans la situation que dénonçait Dan Sperber il y a trente ans : l’utilisation du style indirect interdisait (et même parfois interdit encore) « de reconstituer, même approximativement, un exposé initial » (Sperber, 1982 : 25). L’absence d’informations sur les formes d’intervention du chercheur nous prive des représentations des situations examinées. Cette occultation constitue, me semble-t-il, la grande différence entre les livres de Favret-Saada et celui de Verdier. Le premier au légitime succès fut le plus fécond parce qu’il précisait chaque fois les conditions dans lesquelles étaient obtenues les informations utilisées. Pourtant, nous n’avons pas encore tiré toutes les conséquences pratiques de ce grand livre.
Quand Althabe, par sa seule présence, réactivait les relations coloniales, dans le même temps il les décrivait y compris par le choix de son sujet, la tromba, rituels d’où justement les Blancs étaient exclus (Althabe, 1969). En outre, sa démarche qui recherchait la plus grande symétrie possible avec ses locuteurs – tout comme Favret-Saada ou Verdier – lui permettait d’accéder à beaucoup d’informations. Il était amené à établir avec eux une communauté de langage, le partage de mêmes intérêts, objectifs ou ennemis… Ce qui irritait Althabe, c’est l’attribution d’un statut qu’il combattait, celui de colon, et auquel qu’il croyait pouvoir échapper par ses relations avec son assistant malgache, entre autres. Or sa seule présence réactivait les relations coloniales et faisait de son ami un valet. La situation décrite par Althabe découle de l’échelle choisie, les interactions entre intervenants, le microscopique. Non seulement elle met l’accent sur la qualité des sources ainsi obtenues que les historiens qualifieraient de « première main », mais elle pose un choix qu’Abensour a mis en valeur à propos de Minima Moralia d’Adorno : « se tourner vers ce qui a été délaissé, négligé, exclu ; investir, contre la domination du monumental, le petit ; apprendre à redécouvrir la singularité, au moment même où elle est niée ’en grand’. » (Adorno, 2003 : 340) C’est ce que Chartier énonçait d’une formule lapidaire à propos du livre de Carlo Ginzburg, Le fromage et les vers : Ne pas dissoudre « la singularité individuelle dans les régularités du collectif » (Chartier, 2000 : 18). Les informations ainsi obtenues décrivent avec justesse et précision les situations mais ne disent rien sur les moyens de les transformer. Pour cela il faudrait disposer de données sur une longue période avec les limites que nous a magnifiquement dévoilées Rosaldo (1980). La mémoire des Ilongots qu’il a rencontré se constitue au gré des circonstances parmi lesquelles figure en bonne place le déroulement de l’enquête de l’anthropologue ou les guerres mondiales même jusqu’au fin fond de montagnes perdues. Une autre solution consiste à changer d’échelle ce qui altère la qualité des informations en raison du recours à des techniques grossières (questionnaires, échantillons, généralisations… ) refusées par des recherches exigeantes.
En effet, les nuances du microscopique interdisent non seulement les catégories préconstruites - « Les faits communiquent entre eux par les définitions des groupes où ils sont compris » disait Taine (Seys, 1999 : 1) – mais aussi les récits imposés, la théorie, qui « coince quelqu’un dans un étau logique » selon la belle expression de Max Weber (Karsenti, 2013 : 10).
En revanche, l’étude microscopique ouvre toutes grandes les portes à ce qui peut être désigné par l’écriteau, tournant linguistique dont Crapanzano vient de nous proposer le programme dans toute son ampleur sous la forme lapidaire suivante : Nos constructions « transitent par le langage et notre perception du langage, par la traduction et notre compréhension de la traduction, par le récit et les conventions descriptives et notre connaissance critique de ces conventions, par nos capacités projectives et notre évaluation de ces capacités. » (Crapanzano, 2012 : 17) Il s’agit de simplement constater que le discours académique doit tôt ou tard s’exprimer sous forme de langage, qu’une attitude critique peut seule restituer les distorsions introduites entre les pratiques et les discours et qu’il faut, enfin, prendre conscience de ces évidences.
Lisons Julie Campagne : « Ils se disaient ’en couple’ et c’est suffisant pour admettre qu’ils étaient des couples. Ils disaient ’se disputer’ et c’est suffisant pour admettre qu’ils se disputaient » (Campagne, 2012 : 5). Ces quelques lignes posées dès le début de son livre montrent son attention au discours et surtout à ses limites. Pour établir une « communauté de langage » entre elle, ses locuteurs et ses lecteurs, pour que tous s’attachent aux propos sans cependant leur attribuer un trop grand crédit, elle pose au début de son livre la convention suivante : « Mes interlocuteurs et moi devions miser sur un langage au sein duquel nous feignions de partager la connaissance » (Campagne, 2012 : 5). Elle affirme vouloir rester sur l’écume des choses afin de mieux en saisir les frémissements, objet de son enquête mais aussi d’en voir les limites. « Il est important de savoir quoi dire et quoi taire. Pendant les disputes et pendant les entretiens. » (Campagne, 2012 : 177) ; Julie Campagne présente les possibilités offertes par l’examen méticuleux d’entretiens nécessairement passifs - comment l’enquêteur pourrait-il intervenir dans une dispute ? - qui n’ont de sens que par les situations dans lesquelles elles éclatent. L’examen des paroles ex post constitue la voie pour accéder au contexte initial, à la fois aux pratiques et aux circonstances qui les ont suscitées.
Ces minutieuses enquêtes conduisent à une connaissance fine et précise de situations singulières. Tout l’effort des chercheurs a porté sur la mise au jour d’informations les plus minuscules possibles pour leur assurer la meilleure qualité, difficilement contestable malgré leur durée de vie brève et leur objet particulier. Chacun de ces caractères résulte de la démarche c’est-à-dire des choix disciplinaires et épistémologiques dans lesquels s’est engouffré le chercheur. Doit-il sortir du trou de souris dans lequel il a choisi de travailler ? Cette excursion ne peut qu’avoir des effets dangereux, sur les propositions qu’il avance puisqu’il ira de l’assuré vers l’incertain, de l’établi vers l’aléatoire, de la certitude aux conjectures, des preuves à l’arbitraire. Qu’il laisse ces risques au lecteur qui peut généraliser, étendre ou même prévoir. Le lecteur peut se livrer à ce type d’opération car il n’est pas responsable des recherches antérieures que des projections hasardeuses pourraient décrédibiliser. Il peut dont tirer ce qu’il juge bon sans avoir à trop de se préoccuper des exigences académiques. Il peut décontextualiser les informations, élargir les propositions, étendre les conclusions sans se préoccuper des contraintes qu’exige la recherche. « Les écrivains », nous dit Barthes (2002 : IV, 978), « ne sont jamais lus pour ce qu’ils veulent dire, pour ce qu’ils croient avoir dit ». Il affirme ainsi la liberté du lecteur qu’a si bien illustré Montaigne par son attitude - « Si ce livre me fasche, j’en prens un autre » (Montaigne, II, 10 : 409) – sa lecture rapide - « ce que je ne voy de la première charge, je le voy moins en m’y obstinant » et encore davantage par sa manipulation des citations qu’il n’hésite pas à corriger et même à modifier (Coleman, 1995 : 57). C’est donc au lecteur d’effectuer des généralisations, des synthèses, des prévisions qui peuvent croire s’appuyer sur des travaux « sérieux » [7] mais ces extrapolations aléatoires ne peuvent s’attribuer le statut des recherches exigeantes même si certains s’escriment à entretenir la confusion.
Ce voyage anthropologique permet de constater que la description du processus de l’enquête devient de plus en plus un instrument de connaissance. Les informations proposées ne peuvent plus être séparées des moyens par lesquels l’enquêteur les a faites émerger ce qui le conduit à préciser chaque fois davantage le contexte dans lequel s’est déroulé son travail.
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[1] Cet article cherche à présenter les derniers résultats des intervenants au « Cours libre » du Département d’anthropologie de l’Université de Bordeaux Segalen.
[2] Gérard Althabe (1932-2004), important anthropologue français, directeur d’études à l’EHESS. [Traimond, 2012].
[3] Voici la transcription de ma question initiale : « Cette fois, je voudrais poser la question de la Parole du peuple, c’est-à-dire que tu as expliqué que pour toi, pour vous enfin, la vérité est dans le peuple, dans la parole du peuple. Comment as-tu formulé ça, dans quelle tradition tu t’es inscrit, comment tu pensais ça ? » Les interventions suivantes ne concernaient que la chronologie de tel ou tel texte, jamais du sujet.
[4] Proche du Parti Communiste durant ses études à Bordeaux, Althabe est allé jusqu’à refuser de faire la guerre d’Algérie ce qui l’a conduit à « faire l’armée » au Tchad.
[5] « Le boucher leur lance des plaisanteries grivoises quand il les sert : ça fait rire les autres femmes » (Favret-Saada, Contreras, 1981 : 41).
[6] Il est vrai qu’elle nous a très vite livré ses carnets d’enquête (Favret-Saada, Contreras, 1981).
[7] « N’importe quel acte de discours peut être sérieux à condition qu’on convoque les conditions de procédures nécessaires, la communauté des experts, etc. » (Dreyfus & Rabinow, 1984 : 1976).
Traimond Bernard, « Sur les enquêtes. L’apport de l’anthropologique d’aujourd’hui », dans revue ¿ Interrogations ?, N°17. L’approche biographique, janvier 2014 [en ligne], https://revue-interrogations.org/Sur-les-enquetes-L-apport-de-l (Consulté le 21 décembre 2024).